L'histoire de la propriété... Contée par Aline

Tu entres dans une sacrée aventure en poussant la porte du Manoir !
Passé le portail aujourd'hui électrique, tu croises ton hôtesse et la chance de pouvoir vivre dans une incroyable histoire !
Celle de Georges et Lucie, un couple atypique qui feront de leur coup de foudre, dès 1903, une ode à la vie au Manoir de la Frazelière : cette maison baptisée ainsi en souvenir de la place Frézeau de la Frézellière, à Mont Sur Guesnes, village de haute Vienne où tout a commencé !
Ils donnent naissance à Germaine, petit bout de femme incroyable, dont le mariage d'amour avec un protestant, Éric le pied noir, lance véritablement l'aventure !
La voici contée !
Tante Maine et Oncle Éric ou Babou et Mamie, comme tout le monde les prénommait, sont si bien assortis que les tablées et festivités battent leur plein toute leur vie durant.
On y retrouve des notables de la ville, des médecins, des filles à courtiser, des voyageurs de passage, des cousins éloignés… des employées de maison qui ne tardent plus à s'installer.
Tu veux savoir comment l'on passe d'un siècle à l'autre au son des musiques, des casseroles, des aboiements et des fous rires ?
On en parle encore sur les réseaux sociaux d'aujourd'hui !
On s'y préparait pour des bals ou des surprises parties dans le garage, on discutait des heures entières sur la terrasse au pied d'un séquoia qui aujourd'hui, après plus de 100 ans de secrets, est ressuscité dans des œuvres d'artisans, après une décapitation inéluctable : regarde bien on y voit des restes bien utiles.
Mais surtout on s'attablait des heures entières pour déguster le fameux rôti frites, les galettes de Mont, les caramels au chocolat, la tarte aux fraises, la crème caramel, les haricots verts du potager, les fraises au vin, les œufs mimosa des poules de la mémé, les petits pots au jambon, les caillebottes, les noix au miel de nos abeilles, les sacros saints gâteaux du dimanche, le saumon mariné… dans des assiettes toujours fleuries et avec des portes couteaux en forme d'animaux. On rangeait sur la table en quinconce devant chaque personne, les flûtes, les verres à eau, à vin blanc et vin rouge !
Alors évidemment qu'on savait bien recevoir dans cette maison qui passa du Manoir de la Frazelière à « la Fraz' » en quelques générations : la 3ème génération devint experte des arts de la table et la 4ème te retrouve au XXIème siècle avec le même enthousiasme, la même ingéniosité et le goût du bien recevoir en toute simplicité avec des touches d'humour bien hérités.
Des générations de peintres, dessinateurs, étudiants, chanteurs, musiciens, acteurs, architectes, sportifs, danseurs, comédiens, professeurs, cinéastes, menuisiers, metteurs en scène, hommes et femmes d'affaires, pêcheurs, pasteurs et curés, docteurs, guérisseurs, travailleurs, ingénieurs, voleurs ont égrené les recoins du petit au grand salons, jusque dans les combles en passant par les toilettes (à chaque étage s'il te plaît).
Des enfants, des amants, des occupants allemands, des cousins, des correspondantes anglaises ou espagnoles, des gardiens portugais, des jardiniers, des ouvriers, des chats noyés dans la machine à laver, des chiens mangeurs de steaks hachés tout frais livrés par le camion du boucher…
Je t'assure que tu n'as plus qu'à t'asseoir « dans le fonds », ce coin du jardin vers lequel tu pourras te diriger en faisant le tour du monticule, qui en a vu tourner des enfants et des adolescents, ceux qui ont passé leur temps à courir, monter, descendre et sans doute à s'embrasser.
Je t'ai perdu dans toutes ces histoires : revenons à la 2ème génération après quelques années de mariage et après guerre surtout, quand des occupants débarrassés, une nouvelle vie plus gaie a recommencé !
Dans ce coin de France où l'accent est le plus agréable et la langue la plus pure, au cœur des châteaux de la Loire, ses reines et rois de France, ses vignobles et ses sentiers de vélo, il est bon de se retrouver et de s'aimer au Manoir de la Frazelière.
C'est l'époque du parc de l'autre côté de la rue, à perte de vue jusqu'au clocher de l'église au centre du bourg et boisé d'arbres de toutes sortes, fruitiers ou exotiques, où il faisait bon déambuler autour d'un étang digne d'un roman.
La progéniture tant attendue a longtemps été regrettée car notre couple adoré fut endeuillé de triplettes mortes nées.
Alors n'ayant que l'amour à donner et à partager, ils se laissent entourer d'une dame de compagnie, Anne-Marie, sortie de sa campagne à peine majeure et qui leur simplifie l'existence, prend soin de la maisonnée, égaie aussi les journées et lorsqu'elle ne niche pas dans sa chambre esseulée, tombe amoureuse du gendarme d'à côté et donne naissance à une perle, Monique ! Voici la 3ème génération bien décidée à en démordre avec les destinées !
Germaine et Eric décident de l'adopter et ainsi offrir une vie plutôt aisée à ce duo mère-fille improvisé, qui ne pourra jamais se séparer, de père et mari soudainement éloignées.
La famille, qu'on pourrait dire recomposée, apprend à cohabiter dans ces murs décidément chargés d'émotions : s'en suivent des histoires à dormir debout, des liens qui se créent, des silences comme des débats, des célébrations, des maladies, des apprentissages, des voyages…
Un beau jour Monique exauce un rêve doux de fonder à son tour ce qui sera sa plus belle création: sa famille se déploie avec Tom, venu du froid du Grand Nord de l'Europe, sous les yeux attendris d'un couple devenu vieux et d'une maman plus apaisée.
S'en suivra la 4ème génération féminine et vaillante, car dans un esprit joyeux et conquérant, Monique s'envole pour Paris, les yeux remplis d'étoiles et de larmes aussi…
Accroches-toi, ce n'est pas terminé ! Des décennies d'allers retours : c'est le tourbillon, le ménage, le tennis, les amis, les sœurs de coeur, les cousines au grand cœur, les fourneaux, les mélodrames, les fous rires à n'en plus finir, les vieilles tantes qui piquent, les chiens qui pissent, les alphabets en rotant, les plateaux de fromages qui s'envolent, les travaux qui modernisent le foyer, les disparitions de ces âmes, les unes après les autres à mesure que les rides apparaissent jusqu'à ce que la retraite fasse ralentir le rythme du célèbre couple Franco-Norvégien.
Ton hôtesse, Érika, dernière des gracieuses sœurs, la petite blonde après la brune et la châtain, s'installe là où peut être une mouche l'a piquée ! Elle se lance un défi de plus pour rendre à la Fraz ses lettres de noblesse, celles du cœur et de l'authenticité en ouvrant la maison, ses dépendances en gîte et hébergement touristique et tourisme d'affaires.
Voici la 4ème génération embarquée !
Le Manoir de la Frazelière n'en finit plus d'étonner : chaque génération a vu pointer son originalité et sa marque de fabrique associée.
Des fondations de Georges à la modernité d'Erika, l'accueil y est profondément sincère et respectueux des traditions pour faire revivre le temps d'un événement, les histoires vivantes des familles passées.
Tu trouveras régulièrement ici et là des anecdotes, des souvenirs, des clins d'œil, des traces, des ombres, des poussières d'anges dans ce Manoir qui façonne à son tour une 5ème génération engagée…